PREFACE

La formidable poussée des médecines douces (aussi appelées holistiques, alternatives, naturelles...) depuis une vingtaine d'années conduit a s'interroger sur la façon de soigner et de guérir,

En effet, nous avons à l'heure actuelle, face à face, deux conceptions de l'art de soigner qui diffèrent de par leur philosophie, leur approche de la maladie et leurs remèdes.

D'un côté, la médecine dominante chimique, la plus répandue ... en Occident, se base sur la philosophie du symptôme. Autrement dit, on soigne une maladie et non pas un malade. Pour une même affection, on appliquera les mêmes médicaments chimiques ayant des effets secondaires connus ou imprévisibles chez tous les individus.

De l'autre, les médecines douces, les plus répandues dans le monde... sauf en Occident, sont fondées sur la philosophie du terrain. Cela signifie que l'on soigne le malade et non plus une maladie. Ainsi, pour une même affection, on prescrira des remèdes d'origine naturelle sans effets secondaires qui varieront en fonction de la personnalité de l'individu et de son terrain ou " ensemble de caractères physiques et psychologiques le caractérisant à un moment donné "

Il n'est nullement question ici d'opposer ces deux conceptions de l'art de soigner et de guérir mais de donner des éléments globaux qui pourraient servir de base à une réflexion nouvelle et révolutionner la façon d'envisager la maladie et le malade.

De plus, il serait difficile de créer des oppositions ou de dresser des limites hermétiques entre ces deux médecines quand de plus en plus de médecins sont intéressés, voire se forment et pratiquent les médecines douces (alors que le mouvement inverse n'existe pas !). Ils y voient une nouvelle manière de soigner mais aussi d'envisager leur vocation et leur métier. Ils cherchent des voies nouvelles tant ils se sentent limités par la médecine allopathique. En effet, ils se heurtent parfois à des pathologies qu'ils ne peuvent pas prendre en charge avec leur conception habituelle et les remèdes répertoriés de la médecine courante.

L'intérêt croissant pour les médecines douces touche aussi les patients. Ils trouvent chez les praticiens naturels une écoute qui déserte trop souvent le cabinet du généraliste soumis à des obligations réglementaires inadaptées et, du fait de ses charges, à l'obligation de " faire du client ".

Il arrive aussi, de plus en plus fréquemment, que les personnes en souffrance arrivent dans la salle d'attente d'un médecin " autre " après avoir de leur propre aveu " tout essayé ! ". Les patients sont souvent fatigués par des traitements médicamenteux aux effets secondaires désagréables qui n'ont jamais donné de résultats ou qui n'ont pas pu au moins calmer leurs douleurs, ce qui semble le minimum.

Fort heureusement pour nos concitoyens, l'information sur les médecines naturelles est de plus en plus accessible. Cela ne se passe pas toutefois sans une certaine résistance de la télévision et de la radio encore trop souvent sous l'influence (financière et idéologique) de groupes de pression scientifiques et de laboratoires pharmaceutiques, quand ce n'est pas la pression de l'Ordre des Médecins qui s'est institué, on ne sait pourquoi, défenseur acharné du " tout allo-pathique ".

Pourtant, la double pratique (médecine allopathique et thérapies naturelles) d'un nombre croissant de médecins (hélas encore trop souvent uniquement dans les grandes villes) met à la portée de nos contemporains des méthodes moins agressives pour se soigner, prévenir ou guérir des maladies, tout en recouvrant une bonne santé durable.

Ce livre, qui se veut un guide pratique, procède d'une volonté délibérée d'information qui, malgré son apparente facilité d'accès à l'heure actuelle, rencontre encore les freins précédemment décrits.

Vous trouverez donc dans cet ouvrage un tableau de 50 Méthodes et Médecines Naturelles pour Se Soigner Autrement. Il existe évidemment plus de cinquante méthodes et de médecines naturelles dans le monde. Il a fallu toutefois faire un choix et ne retenir que les disciplines thérapeutiques les plus efficaces, les plus répandues et les plus intéressantes dans leur conception du malade, de la maladie et de l'art de soigner.

L'auteur demande pardon à ceux dont les pratiques n'ont pas été citées ou qu'ils jugeront insuffisamment traitées. Faire un choix au sens strict du terme implique une sélection, des primés et des délaissés. Il a fallu trancher mais je pense que le résultat final contentera les lecteurs avides de mieux connaître les médecines douces, de comprendre leur conception de l'art de soigner. Ils pourront surtout savoir si 5e soigner complètement par les Médecines Naturelles

telle ou telle méthode ou médecine naturelle est susceptible de les aider à soigner leur trouble, à prévenir la maladie ou tout simplement à conserver ou à recouvrer une bonne santé.

Changer sa mentalité pour changer sa vie

. Une petite précision s'impose quant à cette notion de prévention des maladies. Il ne s'agit pas, et ce serait d'ailleurs utopique, de ne plus jamais tomber malade mais d'éviter un grand nombre d'affections et de savoir réagir rapidement et efficacement en cas de trouble supposé ou déclaré.

Il importe en effet, si on veut profiter pleinement des immenses possibilités des médecines douces, de changer préalablement sa façon de penser et ses habitudes pour les aborder avec le maximum de chance de retrouver rapidement la santé.

Il convient d'abord de s'interroger sur la définition d'un bon état de santé. On pourrait le qualifier de " condition d'équilibre physique et psychique permettant à un individu de vivre, de mener à bien ses activités quotidiennes et d'évoluer positivement, physiquement et psychiquement."

Cette définition est suffisamment générale et consensuelle pour que chacun y trouve son compte.

 

Le corps lutte en permanence contre l'extérieur pour maintenir son homéostasie. On peut définir cette propriété comme la " tendance naturelle de l'organisme à maintenir ses différentes constantes à des valeurs ne s'écartant pas de la normale. L'homéostasie assure, par exemple, le maintien de la température, du débit sanguin, de la tension artérielle, du Pli, des volumes liquidions de l'organisme, de la composition du milieu intérieur... " (Office de la langue française 1982).

Cela signifie que le corps essaye de conserver constamment son équilibre. Cependant, il doit gérer tellement de variables que, parfois, un grain de sable (accident, infection, maladie, trouble physique ou psychique...) vient gripper la belle machine et créer un état pathologique, autrement dit un déséquilibre de son homéostasie.

D'un simple point de vue uniquement logique et scientifique, il est donc normal que l'on tombe malade. Physiologiquement, il ne peut pas en être autrement.

D'autre part, d'un point de vue philosophique, au moins pour ce qui concerne les médecines douces, la maladie est conçue comme un événement positif !

La maladie permet de se remettre en cause, de faire une pause. C'est souvent un signal envoyé par le corps pour nous avertir d'une possibilité de dysfonctionnement ou de rupture de son équilibre. Malheureusement, nous sommes rarement attentifs au langage du corps !

Et pourtant, souvent, il nous a envoyé un certain nombre de signaux avant de provoquer un arrêt brusque, voire fatal de notre " machinerie ". Cela peut se traduire par des malaises, une fatigue, un stress, une émotion négative, de la fièvre, un de ces petits maux quotidiens qui vous empoisonnent l'existence sans vous gâcher vraiment la vie : grippe, rhume, dépression, bronchite, otite...

Seulement, aveuglé par la conception moderne et dominante de la maladie et par nos considérations matérielles d'existence (travailler pour gagner sa vie, payer le loyer mensuel, assurer les études des enfants... ou tout simplement avoir peur de perdre son emploi), vous maudissez cette contrariété physique qui " arrive toujours au mauvais moment" (comme s'il y avait un moment adéquat pour tomber malade !).

Vous n'avez qu'une hâte : vous précipiter chez votre médecin pour qu'il vous en débarrasse en vitesse.

Vous commettez là deux erreurs.

D'abord, il existe un certain nombre de remèdes naturels destinés aux petits maux et bobos quotidiens, si évidemment vous avez clairement identifié les symptômes de la maladie en question (bronchite, rhume, grippe, stress, coup de fatigue...). Vous pouvez les utiliser sans avoir besoin d'une prescription médicale.

Ensuite, la maladie a un sens que vous ne prenez pas le temps de chercher. En voulant vous en débarrasser à tout prix, vous passez sans doute à côté d'un enseignement probablement important pour votre évolution future ou d'un signal de votre corps destiné à parer une atteinte physique ou psychique plus grave.

Evidemment, je ne prétends pas qu'il ne faille pas se soigner en cas de trouble mais il est important de prendre du temps, avant ou pendant le traitement, pour comprendre ce qui se passe en vous et pourquoi cela vous arrive à ce moment précis.

Le fait d'aller voir un médecin alternatif, un généraliste ou un spécialiste pratiquant des méthodes ou des médecines naturelles vous permettra cette prise de conscience dont n'est pas capable un médecin allopathe ; il n'a pas été formé dans cette optique mais, de par ses études universitaires, dans une vision symptomatique de la maladie.

II n'aura une vision plus large que s'il a fait l'effort lui-même de lire, de s'informer, d'aller " voir ailleurs " et pas uniquement par le petit bout de la lorgnette.

Aussi, ne passez plus à côté de cette formidable opportunité de remise en question que vous offre la pathologie. Il n'y en a pas beaucoup pour l'homme moderne enchaîné à sa routine quotidienne et aveuglé par une idéologie matérialiste, que ce soit dans le domaine médical ou sociétal !

La maladie n'est pas une fatalité ou une punition divine qui vous frappe injustement. Elle a des causes physiques mais aussi psychologiques à déterminer.

Abandonner le syndrome du mouton mené à l'abattoir

Ne soyez plus une victime passive de vos problèmes physiques mais devenez-en un acteur éclairé. Soignez-vous, certes, mais interrogez-vous sur le sens de ce déséquilibre physiologique passager ou durable. L'avenir de votre santé en dépend.

Abandonnez le syndrome du mouton mené a l'abattoir trop courant chez les patients. Il est évident que lorsque l'on souffre, on a rarement envie de sauter de joie. Cependant, envisagez votre souffrance autrement et vous la verrez changer et devenir plus supportable, au moins psychologiquement et par conséquent, physiologiquement.

Nous entrons là dans le grand champ des maladies psychosomatiques c'est-à-dire des maux physiques qui traduisent des maux psychiques.

Dans le domaine de la pathologie, comme dans tant d'autres, il est important d'exprimer votre mal, votre souffrance. Car quand les mots manquent, les maux se déclenchent !

La capacité d'écoute de la grande majorité des médecins et des thérapeutes " autres " est, comme nous l'avons déjà dit, une des principales causes du succès et de l'efficacité des médecines et des méthodes naturelles.

" Succès " auprès du patient car il rencontre l'écoute qui fait tant défaut dans la médecine dominante pour les raisons déjà exposées.

" Efficacité " car il est un principe reconnu en psychosomatique : la " conscientisation " et l'expression de sa souffrance représente 50 % de la guérison. En effet, le fait de savoir que l'on souffre et de connaître les causes de cette souffrance ne font pas disparaître miraculeusement la douleur mais permettent de la replacer dans un cadre holistique (général, de la globalité de l'individu) plus à même de la prendre en charge que le domaine purement allopathique.

Quand vous savez que votre souffrance n'est pas une punition divine ou le fruit du hasard mais un mal ayant des causes psychologiques, énergétiques, spirituelles et bien sûr physiologiques précises, vous ne l'envisagez plus de la même façon. Elle est un facteur d'évolution et non plus une disgrâce injuste. Vous avez alors parcouru une bonne partie du chemin qui mène au rétablissement de votre homéo-stasie et au retour à un état d'esprit positif.

Une participation active du patient

Envisager de se soigner par les médecines douces ou en complément, avec la médecine allopathique, n'est pas une démarche innocente et sans conséquence sur votre vie.

Cette décision implique un changement radical de perspective. Du patient passif et ignorant de son véritable état intérieur, vous devenez un acteur dynamique de votre guérison, un être conscient des soubresauts et des tourments de votre esprit.

Vous êtes face à vos insuffisances. Vous avez toujours le choix de ne rien faire et de ne pas changer votre mental et vos habitudes, de prendre vos médicaments à la lettre... et la maladie fera son retour régulièrement, sous des formes différentes.

Vous pouvez aussi décider de réagir, de remettre votre vie et votre routine en question, de faire des efforts en vous impliquant dans votre traitement.

En effet, le thérapeute naturel va aussi soigner vos symptômes mais en allant voir ce qui se cache derrière. Il va certes vous prescrire des remèdes mais vous dispenser également des conseils plus globaux touchant à votre hygiène de vie, vos habitudes alimentaires, votre pratique ou non-pratique d'une activité physique...

Dans le cadre naturel, le fait d'aller consulter un praticien implique d'ouvrir une boîte de Pandore contenant des éléments positifs mais sans savoir où vous mettez les pieds et sans avoir une idée exacte des surprises que vous y découvrirez, sans doute.

Vous pouvez certes utiliser des remèdes holistiques et naturels avec un état d'esprit allopathique et prendre des médicaments pour faire disparaître la maladie.

C'est possible mais quel gâchis pour votre évolution, votre esprit et même les gens qui vous entourent, surtout ceux qui souffrent et qui errent dans les ténèbres de l'ignorance.

En vous soignant naturellement, vous endossez la tunique du missionnaire chargé de répandre la bonne parole autour de vous mais toujours en nuance, avec prosélytisme mais sans fanatisme.

Vous serez d'autant plus convaincant que vous aurez vous-même bénéficié des bienfaits des médecines douces. Cependant, cette mission n'est pas une obligation mais une intention. Libre à vous de prendre votre bâton de pèlerin ou

non !

Nul doute cependant que si vous expérimentez une technique ou une thérapie alternative avec bonheur, vous serez spontanément porté par l'enthousiasme et la compassion.

Le médecin ne guérit pas

Que ce soit dans le domaine holistique ou dans la médecine allopathique, le médecin ne guérit pas. Il aide le corps à guérir. En fait, il stimule par des moyens appropriés les facultés d'autoguérison de notre corps.

Cette conception révolutionnaire imprime toute la philosophie des médecines douces et commence à pénétrer la conscience de plus en plus de médecines allopathes.

Persister à dire que le médecin guérit est une hérésie trop souvent colportée par des médias soumis et accrochés au cordon de la bourse des grands groupes pharmaceutiques. Car il ne faut pas oublier que l'industrie pharmaceutique est aussi un commerce !

Il serait bon que les jeunes médecins, savants de choses inutiles et ignorants des valeurs essentielles, connaissent et méditent cette maxime du vieil Ambroise Paré : " Je le pansai, Dieu le guérit".

Le thérapeute se contente modestement, mais c'est déjà une grande responsabilité et une belle et noble tâche, de déterminer les remèdes parfois durs, le plus souvent doux et les méthodes naturelles (ce qui comprend aussi les conseils d'hygiène, les recommandations diététiques, le choix de compléments alimentaires, les techniques de relaxation, les activités physiques...) qui pourraient aider le corps et l'esprit à se débarrasser des excès ou à combler les manques d'énergie responsables du mal-être, de la maladie et de la souffrance.

Le médecin est un assistant du corps du patient mais jamais son maître. Le malade, réagissant suivant son tempérament, son éducation, son vécu et son historique médical, est le seul directeur conscient ou inconscient de sa santé et de sa destinée.

Vous aurez beau administrer les remèdes cl employer les techniques médicales les plus à l'avant-garde de la recherche, si un patient a décidé de partir, il trépassera irrémédiablement.

Au fond, l'individu reste fondamentalement le seul capitaine à bord de son vaisseau de chair et de sang. Il doit le conduire jusqu'au terme de son voyage terrestre à travers maints écueils. Encore faut-il que pour les éviter, il les aperçoive à temps.

Je remercie mon ami et collaborateur Philippe Kerforne d'avoir composé ce guide thérapeutique (et initiatique) dont la seule prétention est d'être le phare qui vous aidera à mener votre navire le plus loin possible et dans les meilleures conditions imaginables.

Il vous montre le cap à suivre, mais vous êtes le seul à pouvoir décider de le suivre.

Bon vent !

Docteur Jean-Claude Houdret